[Cross]Kobe : Le rideau des Ténèbres est tombé

Tout était si sombre et silencieux que c'en était angoissant. La peur n'était pas un mot faisaint partie de son vocabulaire, mais, à cet instant, Ayasegawa Yumichika ressentit ce sentiment comme quelque chose qu'il avait déjà ressentit.

"Tu es réveillé?"
Yumichika tenta de distinguer celui qui s'adressait à lui, à travers les ténèbres de cette obscurité. Cette voix pourtant inconnue avait un timbre qui lui était familier. Quelque chose de lointain et de désagréable.
"Qui êtes-vous?"
Il essaya vainement de bouger ; il était comme suspendu au plafond par de lourdes chaines de métal.
"Inutile. Reprit la voix. Ces chaînes sont particulières, elles absorbent ton énergie spirituelle. Car tu es un shinigami de la Soul Society."
"Comment..."
"Désolé ; je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Muraki Kazukata. Je suis médecin. Enfin, c'est mon titre."
"Vous êtes un shinigami?"
"Moi? Oh non! Absolument pas. Même si je possède des pouvoirs, je ne peux prétendre à votre niveau."
Soudain, sans que Yumichika ne puisse comprendre quoique ce soit, le dénommé Muraki lui assena un violent coup dans la poitrine. Un bruit sourd retentit ; il lui avait cassé une côte. Yumichika cracha une flopée de sang. Il perdit connaissance. Il eut juste le temps d'entendre son geolier murmurer :
"Mon beau jeune homme, tu es particulièrement plaisant. Je comprends pourquoi l'un de mes prédécesseurs s'intéressait à toi."


"C'est grave." Murmura Zaraki Kenpachi, Capitaine de la Onzième Division.
Toute la Onzième était en émoi. Depuis que Yumichika s'était fait enlever quasiment sous leurs yeux lors d'une banale mission sur Terre, chacun était de comprendre comment cela avait pu arriver. Mais celui qui culpabilisait le plus était Madarame Ikkaku. Quand ils avaient été sur Terre, il y avait eu ce type bizarre avait fait de drôles d'avances à Yumichika. Au début, ils ne s'étaient pas méfiés, mais quand ils avaient été attaqués par ce démon étrange, ils n'avaient pas eu le temps de réaliser que ce n'était qu'une manoeuvre pour les séparer. Et puis, impuissant, Ikkaku avait vu son meilleur ami se faire enlever. Mais pourquoi?
"Le vieux Yamamoto a dit qu'il passerait tout à l'heure. Il a quelque chose d'important à nous déclarer." reprit le capitaine.
Ikkaku baissa la tête. Le reistu de Yumichika était impossible à localiser. Et, quelque chose lui murmurait que le temps était contre eux.
"Capitaine." Fit Ikkaku en se levant. "Laissez-moi retourner sur Terre. Non seulement j'ai survécu, mais en plus, je sais que je ne peux pas laisser Yumi-chan entre les griffes de ce type."
"Je sais que tu t'inquiètes mais j'ai eu pour ordre de ne pas envoyer qui que ce soit avant..."
"Capitaine!" Interrompit Ikkaku. "Je ne peux pas rester sans rien faire!"
"'Parce que tu crois que cela m'amuse de rester moi aussi ici, à me ronger les sangs,"
Ikkaku baissa la tête d'un air coupable.

"Messieurs! "Fit un voix rauque, rompant le silence pesant qui s'était installé dans la salle de réunion.
"Commandant!"
"J'ai pas des nouvelles excellentes."
A ces mots, Ikkaku frémit.
"J'ai contacté un Département spécial, le Juo Cho, basé sur Terre, qui s'occupe des affaires mystérieuses et, d'après la description de l'officier Madarame, l'homme ayant enlevé l'officier Ayasegawa se nomme Muraki et est extrêment dangereux. Il est connu pour des expériences douteuses et pour de la détention avec torture."
Ikkaku hurla, se précipitant vers le commandant.
"Quoi? Il faut que je retourne sur Terre. Et..."
"Justement. Deux Shinigamis de ce Département sont sur les trace de cet individu depuis de nombeux mois et, j'ai moi-même désigné les personnes qui feront équipe avec ces shinigamis. Vous-même, officier Madarame et les Lieutenants Iba et Abarai. Etant des anciens membres de cette Division, il vous sera plus facile de localiser et de retrouver l'officier Ayasegawa. Vous devez partir immédiatement. Au Juo Cho, on vous expliquera tout. A partir de ce moment, vous ne dépendrez plus de la Soul Society mais du Dieu de l'Enfer, Enma."
Ikkaku n'avait pas écouté la fin, il s'était précipité dehors afin de réunir ses coéquipiers et de descendre rapidement sur terre.

"C'est ici, le Ju... je sais pas quoi." Fit Renji devant un immense batiment qui ressemblait au palais impérial de Tokyo.
"Vous aviez déjà entendu parlé de ce truc?" Demanda Iba-san.
"Non. D'après ce que m'a dit le capitaine Kuchiki, le Juo Cho est tenu secret à la Soul Society. Les gens qui y travaillent sont aussi des Shinigamis mais qui ne sont jamais allés à la Soul Society. La plupart, d'après la rumeur, sont des gens qui se seraient suicidés mais, pour différentes raison, auraient continué à "vivre" sur Terre sans pour autant devenir Hollows. On doit rencontrer deux de ces shinigamis, Asato Tsuzuki et Hisoka..."
Renji ne finit pas sa phrase ; ses yeux s'agrandirent de stupeur devant l'ordre de mission et un rire nerveux le secoua.
"Quoi?" S'exaspéra Ikkaku.
"Hisoka Kurosaki."
"Tu plaisantes? Il est de la famille d'Ichigo?"
"Je l'ignore; c'est peut être une coïncidence."
Ils virent deux jeunes hommes s'approcher d'eux, le plus âgé chargé de patisseries et le second avec un air furieux sur son visage juvénile.
"Tu sais au moins à quoi ils ressemblent?" Fit le plus jeune.
"Non, le patron sait qu'ils seront trois. c'est tout."
"C'est peut être ces trois types louches là."
Ils se retournèrent sur Ikkaku, Iba-san et Renji.
"Vous êtes les trois envoyés de la Soul Society?" Fit le plus âgé. "Entrez, on vous attendait."
Sans un autre mot, ils furent entraînés dans les couloirs du Juo Cho.
"Je suis Asato Tsuzuki, fit le plus âgé. Et lui, c'est my sweet lover, Hisoka Kurosaki."
A ce nom, Renji ne put s'empêcher de retenir un rire nerveux.
"Qu'est-ce qui il y a de marrant?" Grogna l'intéressé.
"Rien, désolé."
"Le patron est absent aujourd'hui. Il nous a demandé de vous briefer sur Muraki. Alors..."

Chapitre 2

Toujours glacé. Et cette folie qui pénétrait à chaque interstice de son esprit. La lune rougeoyante semblait le narguer au dessus de sa fenêtre et de ses épais barreaux. Et toujours encore ce froid intense qui le faisait hurler d'une douleur sans nom. Ou alors c'était ce rire qu'il entendait quelque part qui le rendait fou.

Yumichika réussit péniblement à sortir de ce cauchemar. Qu'est-ce que c'était au juste? Et pourquoi ce Muraki lui semblait si familier? Aussi loin que remontait sa mémoire, il n'avait pas connu quelqu'un qui puisse lui inspirer un tel sentiment de révulsion mêlée à de la terreur.
"Je dois être dans un rêve vraiment moche." Murmura t-il pour se rassurer.
Pourtant, au fond, il le savait. Ce n'était pas un rêve mais un réalité dans laquelle se dessinait quelque chose qu'il avait voulu oublier. Quelque chose qu'il avait vécu dans sa vie terrestre. Soudain, alors que tout doucement, de vieux souvenirs remontaient à sa mémoire, la voix mielleuse et écoeurante de Muraki résonna dans sa tête.
"Mon cher, je vois que cela te revient. Tes souvenirs jadis enfouis reviennent te hanter. Ce que tu voulais oublier... Oui, je sais tout de toi. Mon aïeul avait laissé un journal de bord où il raconte quel plaisir il avait à te voir souffrir. Je vais te lire un passage, juste comme ça. " Des yeux d'un violet sombre qui me suppliaient de le tuer pendant que je le violais et que je l'étranglais. Jamais je ne pouvais me résoudre à le tuer. C'était tellement plus amusant de le laisser vivre." . "
"Mais que me voulez-vous?"
"Il y a une chose plutôt curieuse." Continua Muraki, sans se soucier de la question de sa victime. "Les gens qui sont morts comme toi deviennent des shinigamis, non pas à la solde de la Soul Society mais du Juo Cho. Or, toi, ton âme est allée à la Soul Society. Le Dieu Enma n'a pas jugé bon de te garder en dépit de tes talents."
Yumichika ne comprennait plus rien. Ou alors, trop épuisé pour chercher à comprendre. L'esprit embué et le corps lourd, il ressombra de nouveau dans l'inconscience peuplé de ses souvenirs entremêlés.

"Nous sommes des shinigamis du département de Juo Cho, plus précisément, nous sommes dans le bureau de l'Enma-Cho. Notre boulot est, lorsque une personne meurt, de vérifier si son corps physique est bien mort et que c'est devenu une âme. Exposa Tsuzuki. Dans le cas contraire, nous devons enquêter sur les causes de cela.
-Mais comment savez-vous...
-Que la personne est censée mourir? Par la Chambre des Chandelles; Il existe un registre où sont inscrits l'âme des défunts et la date précise de leurs morts. Personne ne meurt vraiment par hasard, ni ici, ni à la Soul Society.
-Pourquoi ce département est tenu secret? demanda Renji. A la Soul Society, personne ne semble vraiment au courant."
Tsuzuki hésita avant de répondre.
"Vous, vous devenez shinigamis à cause de votre énergie spirituelle, je crois; mais nous, on devient shinigamis parce qu'on a renoncé au "paradis", auquel on était pourtant destiné, nos regrets sont tels qu'on ne peut pas rejoindre la Soul Society. Ce que l'on voit n'est jamais vraiment très gai.
-Mais alors, pourquoi n'êtes-vous pas devenus des Hollows?
-Parce que quelqu'un a jeté un sort sur nous avant qu'on meurt. Tout du moins, c'est le cas de beaucoup d'entre nous. J'en viens maintenant à Muraki."
Hisoka se leva, interrompant son collègue;
"Laisse-moi leur expliquer, veux-tu?
-Hisoka...
-Muraki est psychopathe de la pire espèce. J'ai été sa victime pendant trois années avant de pouvoir enfin mourir. Je vous épargnerai les détails. Sachez cependant que mon collègue a été victime du grand-père de Muraki durant huit ans."
Hébétés, Ikkaku, Renji et Iba-san se regardèrent. Leurs interlocuteurs n'affichaient pourtant ni colère ni haine, seulement une profonde douleur qui se lisaient dans leurs yeux. Soudain, Ikkaku sursauta.
"Vous voulez dire que Yumichika, durant sa vie terrestre a lui aussi...
-Oui. Par l'arrière-arrière-grand-père. A croire que c'est génétique, chez eux Nous nous sommes permis de faire des recherches et avons trouvé un certain Ayasegawa Yumichika , mort dans les années 1800. C'était un patient d'un docteur Muraki Kasako, en réalité son tortionnaire. Ayasegawa souffrait, semble t-il, de schizophrénie suite à ses nombreuses séances de tortures que Muraki administrait à ses malades. Ce qui est d'ailleurs curieux; c'est qu'il soit allé directement à la Soul Society et non ici. Enfin, peu importe. Nous allons mettre tous les moyens dont nous disposons pour retrouver votre ami."

Un rire malfaisant. Yumichika ouvrit les yeux. Il se vit allongé sur un espèce de matelas et il était enchaîné.
"Tu veux toujours pas manger?"
Il détourna la tête, sans dire mot. C'était sa seule façon de résister.
"Tu es stupéfiant, tu sais. Tu ne manges rien, tu ne bois rien, tu ne dors même pas, tu n'as pas prononcés un mot depuis que ton amant est mort il y a de cela... hum... cinq ans. Et tu n'es pas mort. Dieu t'a oublié à mon profit. Quand on me demande ce que fait un aussi beau jeune homme dans cet hôpital, je réponds que tu es fou. Mais tu es loin d'être fou. Tu es désespéré. Non! Encore mieux. Tu n'es pas désespéré. Tu es sans espoir. Comment s'appelait-il déjà? Ikkaku?"

"Je rêve." Murmura Yumichika. "je DOIS rêver. Ou je vais vraiment...

"Il est mort."

...devenir fou."
Pourtant, ce n'était pas un rêve. C'était ses souvenirs. Pourtant, ce n'était pas possible. Comment connaissait-il Ikkaku avant de mourir? Mais au fond, c'était pour le rejoindre qu'il avait tenté de se suicider, mais sans succès. Il s'était tailladé les poignets, avait tenté un arachiri mais, toujours ce docteur l'avait sauvé in extremis. Enchaîné, il ne pouvait plus que se laisser mourir en se privant de nourriture, de boisson et de sommeil. A en devenir dingue. Le plus cuisant des souvenirs étaient ses longues nuits où Muraki abusait de lui, mimait un étranglement pour savourer l'horreur et le dégoût dans ses yeux meurtris. Et il essayait d'oublier, enfouissant au plus profond de son être la sensation d'être si... écoeurant. Si laid de ne pas chercher à résister.

Chapitre 3

Le sang jaillit comme une fontaine de jouvence. mais là, c'était pour mourir. Mettre fin à toute sa souffrance, celle d'être séparé de la seule personne qui comptait à ses yeux et qui était mort. Mais ce sang avait beau déserté son corps, il ne sentait pas la mort, cette délivrance, s'emparer de son âme.
"Mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné?" Murmura Yumichika, les larmes ruisselant sur ses joues pâles.

"Ce ne sont que des souvenirs. Se répétait Yumichika. Que des souvenirs."
Depuis qu'il était captif, il passait d'un état semi-inconscient où s'entremêlaient des souvenirs d'avant la Soul Society et ce qu'il avait vécu avec Ikkaku quand ils étaient entrés dans la Onzième Division à un état de détresse où ses sens étaient en alerte. Etrangement, les moments vécues à la Soul Society lui semblaient de plus en plus iréels, comme si il s'agissait de séquences d'un film où il n'aurait été qu'un simple spectateur regardant une personne lui ressemblant vivre sa vie. Et ce qu'il n'aurait jamais imaginé se produisait : il souhaitait être sauvé, que quelqu'un vienne le délivrer. Il en avait honte. Ce n'était pas vraiment dans les principes de sa Division. Peut être parce qu'au fond, tant qu'à mourir, il voulait autant que ce soit durant un combat, de manière voyante, pas de cette façon, lentement, dans un cachot sombre et sale, dans le plus complet anonymat, comme un criminel.

Muraki se délectait à la vue de son prisonnier. Il allait enfin réaliser son souhait le plus cher : ramener son demi-frère Saki grâce au corps de ce shinigami afin d'avoir le plaisir de le tuer lui-même. Et aussi en profiter peut être acquérir l'immortalité.
Il retourna dans son laboratoire et contempla une immense cuve de verre dans lequel, la tête décapitée de Saki reliée à divers tubes trônait, pitoyable.
"Tu vois, Saki, j'ai trouvé un nouveau Tsuzuki. Puisque je ne peux pas obtenir le modèle, j'aurai l'original."
Puis il éclata d'un rire malfaisant. Son propre sens de l'humour le surprenait.
"Et puis, reprit-il, Tsuzuki viendra ici, délivrer ce shinigami. Alors..."
Des souvenirs lui revinrent : comment, durant trois longues années, il avait séquestré Hisoka Kurosaki, qu'il l'avait torturé. Finalement, il avait eu une chance inestimable que ce garçon le surprenne pendant qu'il tuait froidement cette fille dont il avait oublié jusqu'au visage. Hisoka avait été un délicieux jouet. Mais son préféré restait Tsuzuki. Il aimait le voir tout tourmenté de remords et de regrets. Remord de provoquer autant de mort autours de lui et regret d'être incapable de les sauver. C'était pourquoi il prenait toujours un malin plaisir à tuer ses victimes sous ses yeux glacés d'horreur et d'impuissance. Puis, sans raison, un sentiment de colère s'empara de lui.
"Un jour, j'aurai votre puissance, shinigamis!" Marmonna t-il sur un ton de rage.

Le silence était retombé dans les bureaux de l'Enma-Cho. Tsuzuki avait entrepris des recherches dans les archives afin de déterminer les endroits probables où pouvaient se trouver Muraki et son prisonnier. Deux étranges créatures entrèrent dans les bureaux. Ils ressemblaient à des hibous en peluches suivis d'Hisoka.
"Je vous présente les Gushoshin, des dieux jumeaux qui enregistrent les bonnes et les mauvaises actions des êtres humains. Ils bossent comme bibliothécaires et classent les gens dans les catégories « mort » ou « vivant » .
-Bonjour messieurs de la Soul Society, fit celui au un bonnet bleu. Tsuzuki, j'ai fait divers retranchements concernant Muraki, son ancêtre et Ayasegawa-san. Nous en sommes venu à la conclusion que Muraki se cache quelques part dans les environs de Kobe.
-Qu'est-ce qu'on attend pour y aller?" S'impatienta Ikkaku.
Tsuzuki et Hisoka se consultèrent du regard et baissèrent la tête en signe d'acquiescement.

"Vous ne possédez pas de Zanpakutô? Interrogea Renji, dans le train qui les menait à Kobe.
-Non, répondit Tsuzuki. Nous possédons chacun un "don" particulier. En ce qui me concerne, je contrôle en général un démon.
-C'est du kidou?
-Euh... Pas vraiment. Chaque shinigami du Juo Cho possède des pouvoirs différents. C'est assez compliqué à expliquer. Mon collègue Hisoka a la capacité de lire dans les pensées et de ressentir les sentiments. Quant à moi, j'invoque, en général, des démons de l'Enfer, comme Tôda, le Dragon de Flammes.
-Je me rappelle la première fois que tu l'as utilisé contre Muraki, soupira Hisoka. Watari et Tatsumi étaient terrifiés. Ils ne voulaient pas me laisser t'approcher.
-Vosu avez déjà combattu Muraki? Demanda Ikkaku. Il est fort?
-Il a survécu aux flammes de Tôda, ce qui est, pour un humain, même ayant des pouvoirs, quasiment impossible.
-Comment saviez-vous qu'il est encore vivant?"
Sans mot dire, Hisoka enleva le tee-shirt qu'il portait et se tourna. Un immense idéogramme rouge sang était gravé dans sa chair.
"C'est le sort qu'il m'a jeté quand j'étais vivant. Il ne disparaîtra que lorsqu'il mourra. Cette marque signifie que j'ai été, et que je suis encore sa proie.
-Pourquoi fait-il cela?"
Hisoka et Tsuzuki se consultèrent du regard.
"Eh, bien..."

"Oriya, j'ai bientôt retrouvé la totalité de mes pouvoirs. Et une agréable surprise m'attend. Tsuzuki-san arrive. Et il n'est pas seul. Mon petit Hisoka et deux autres shinigamis de la Soul Society vont arriver. Je sens que cela va devenir intéressant."
Ledit Oriya évita le regard glacé de Muraki avant de demander :
"Alors, tu vas les combattre à nouveau?
-Je pense. Mais avant, il y une chose que je vais te demander.
-Les ralentir?
-Oui. Hisoka est peut être doué au combat au sabre, mais les trois autres qui les accompagnent sont des guerriers, d'après ce que je sais des shinigamis de la Soul Society. Cela te sortira de ton ennui.
-Peut être. Tu vas vraiment le ramener à la vie? S'enquit-il, faisant allusion à Saki.
-Oui.
-Ce shinigami que tu détiens, c'est un appât, n'est-ce pas?
-Non, j'étais curieux de savoir comment sont fait ces êtres. Leurs capacités. Malheureusement, je suis limité. Pour en savoir plus, il faudrait qu'il se serve de son Zanpakûto et cela, j'aimerai l'éviter, vois-tu.
-Oui, en effet."
Le silence s'installa entre eux.
"A chaqu fois que je te vois, c'est lorsque tu fais des choses étranges. Reprit Oriya. Mais c'est la première fois que tu me parles de tes intentions. Pourquoi?
-Je ne sais pas, sourit durement Muraki. Sans doute..."
Il n'acheva pas sa phrase ; il fronça les sourcils avant de chercher quelque chose dans la poche de son manteau. Il en sortit une carte.
"j'allais oublier cela. Il s'agit des notes de mon aïeul sur le shinigami que je détiens. Quand tu verras ses compagnons, retiens-les avec ceci. Bien, je retourne au laboratoire."
Oriya soupira. Même si il désapprouvait ce que faisait Muraki, il comprennait ses motivations. Après tout, il avait été le serviteur qui avait tué Saki, il y a de cela si longtemps.

"Je pense que c'est ici."
Ikkaku allait foncer si Hisoka ne l'avait retenu par le bras.
"Minute. On va être occupé un petit moment, avant d'entrer.
-Comment?"
Il remarqua alors des sortes de lions enflammés qui les menaçaient.
"C'est du Muraki, ça.
-En effet."
Ils sursautèrent. Muraki en personne se tenait devant eux. Son oeil droit brillait.
"Bien le bonjour, Tsuzuki-san. C'est un plaisir de vous revoir.
-Où est Yumichika? S'énerva Iba-san.
-Je vois que la Soul Society m'a envoyé trois Shinigamis. C'est agréable d'être sollicité.
-Trêve de bavardage! Où est Yumichika?
-Vous devez être Madarame Ikkaku. Eh, ben votre ami est dans la cave. je pense que vous pas être ravi de le retrouver dans cet état."
Muraki disparut. Les lions enflammés se jetèrent sur eux.

Chapitre 4

"Tu sais quel est mon rêve?"
Ikkaku secoua la tête.
"Non.
-J'aimerai..."

"Ikkaku... S'il te plaît... Ne me laisse pas."
Yumichika tentait de rester éveillé afin de ne pas laisser ses souvenirs envahir sa tête. Mais cela devenait de plus en plus difficile.

"Tu aimerais?
-J'aimerais que tu ne m'abandonnes jamais. Tu es la personne qui m'est la plus chère.
-Toi aussi, ne m'abandonne pas."

"C'est l'heure."
Yumichika releva la tête, Muraki était en train de le détacher. Le shinigami songea qu'il pouvait se débattre, s'enfuir mais les dernières forces de résistance l'avaient abandonné. Tout ce qu'il voulait, c'était que toute cette souffrance disparaisse.
Il se laissa porter jusqu'à une immense salle où Muraki l'allongea sur une table d'opération avant de l'attachant solidement aux courroies qui pendaient de chaque côtés.
"Bon, on va bientôt commencer."

"Merde! Rageait Ikkaku. C'est quoi ces trucs?
-Des démons. Répliqua Hisoka. Je m'en charge. Vous autres, allez délivrer Ayasagawa-san.
-Mais...
-Tsuzuki, ne t'inquiète pas. Je m'en sortirai très bien."
Ils s'éloignèrent, laissant Hisoka se battre contre les lions enflammés.
"Je t'invoque, démon des Terres de glaces, toi qui soumet le Mal, Goryû!"
Une lumière blanche apparut qui très rapidement laissa place à un immense tigre blanc.
"Vas-y!"
Le tigre blanc se jeta sur les lions de feu et ils engagèrent un combat formidable. Mais Hisoka sentait que cela serait juste. Si il ne tenait pas à être blessé pour pouvoir faire face à son ancien bourreau, il devait s'en sortit le plus possible indemme.
"Hurle, Zabimaru!"
Hisoka se retourna. Le shinigami aux cheveux rouges avait libéré son Zanpakutô et lançait une série d'attaque contre les démons.
"Abarai-san...
-Vous inquiétez pas, Hisoka-san, je vais pas vous laisser vous faire tuer.
-Merci, Abarai-san."
Les attaques lancées semblaient avoir l'effet espéré. Les deux shinigamis allaient pouvoir rejoindre leurs compagnons quand ils virent avec horreur que les lions enflammés revenaient, deux fois plus nombreux.
"Merde! c'est quoi, ces trucs?" Glapit Renji.
Hisoka resta durant quelques secondes silencieux et immobile.
"Abarai-san, il faudrait les isoler dans un kekkaï et les tuer après.
-Pourquoi dans un kekkaï?
-Ils seraient privés de l'énergie que peut leur fournir Muraki. Et après, les réduire en poussière."
Renji hésitait, il n'était pas doué pour ce genre de truc. Mais cela semblait être la seule solution possible.
"Abarai-san, je vais tendre le kekkaï et vous, vous les abattrez.
-Ok, Hisoka-san."
Hisoka concentra son énergie spirituelle avant de tendre un kekkaï. Il suait à grosse goutte. Il n'était pas habitué à tendre des kekkaïs. C'était plus du ressort de Tatsumi ou de Tsuzuki.
"Allez-y, Abarai-san. mais faites vite, je ne tiendrai pas longtemps.
-Ok! Allons-y, Zabimaru!!!"
Il se jeta dans le kekkaï à corps perdu. Les lions enflammés voulurent se ruer sur lui mais Renji para à temps.
"Go! Higa Zekkou!"
Dans un tourbillon de flamme et de cendre, les lions furent pulvérisés. Renji soupira avant de voir Hisoka qui tombait, complètement affaibli.
"Hisoka-san! Hisoka-san!
-Cela devrait aller. Murmura le jeune homme. Nous devons rejoindre les autres.
-Tu as raison."

La salle était immense et sombre. Cependant, Yumichika ne prêta pas vraiment attention à ce genre de détails ; ses yeux étaient rivés à une cuve dans laquelle trônait une tête reliée à différents tubes. Le plus terrifiant, c'est que la bouche de cette tête émettait des bulles. Une vision d'horreur s'imposa à lui. Ce taré allait utiliser son corps pour coller cette tête dessus. Il eut une brusque nausée à cette idée.
"S'il te plaît, Ikkaku. Viens me sortir de cet enfer." pria t-il seilencieusement pendant que Muraki l'attachait sur une table d'opération, son éternel sourire mielleux sur ses lèvres.

"Vous êtes venus délivrer votre ami?"
Ikkaku, Iba et Tsuzuki avait été stoppés dans leur course par un étrange individu vêtu du kimono traditionnel avec de longs cheveux bruns. Il tenait un katana dans sa main.
"Qui êtes-vous?
-Cela n'a pas d'importance. Répliqua l'individu. Vous voulez sauver votre ami? Alors l'un de vous devra me battre en duel à l'épée. Voici la mienne et voici celle qu'utilisera l'un d'entre vous. Même poids, même taille. Ce qui déterminera le gagnant, ce ne sera pas la qualité de l'arme mais de ses aptitudes au combat. Alors, qui veut se battre?"
Ikkaku, Iba et Tsuzuki se regardèrent. Puis, comme si un accord tacite avait été passé, Iba s'avança.
"Toi? D'accord. Commençons."
Ils se mirent en garde avant de foncer l'un sur l'autre. Le choc des lames semblait résonner dans cette nuit où la lune rougeoyait anormalement. Iba dut reconnaître que son adversaire était fort. Il avait l'air frêle, prêt à s'écrouler au moindre coup, mais là, c'était lui qui reculait. Le plus étrange, c'était que cet homme gardait les yeux fermés. Etait-il aveugle?
Ils reprirent leur souffle.
"Tu dois croire que je suis aveugle, n'est-ce pas?
-Je... Enfin...
-Mais je vois parfaitement. Cependant, tu as intérêt à mieux te battre si tu veux me vaincre et sauver ton ami."
Iba crut qu'il venait d'être giflé. C'était la première fois qu'on remettait en cause ses capacités au sabre.
"Je ne te permets pas..."
Il ne put achever sa phrase. L'individu venait de lui entailler profondément l'épaule.

Chapitre 5

Ikkaku avait commencé à dégainer son zanpakuto quand il avait vu Iba se faire blesser. Ce n'est pas son style de porter secours aux autres pendant un duel, mais là, l'enjeu était trop grave pour qu'il permit pareille liberté.
"Ikkaku! Je... Je peux y arriver..." Marmonnait Iba.
Il se releva tant bien que mal.
"Je ne dois pas perdre. Si je perds, alors plus jamais... Plus jamais je ne pourrais retourner à la Soul Society. Et je serai responsable si Yumichika s'en sort pas." pensa t-il.
Revigoré, il leva la tête face à son adversaire.
"Je dois tenter le tout pour le tout." Pensa t-il de nouveau.
Sa blessure n'était pas bégnine et le sang continuait à gicler, tâchant les pierres blanches du sol.
"Dis-moi juste ton nom.
-Je m'appelle Oriya.
-Eh bien, maintenant commençons vraiment ce combat, Oriya. Moi c'est Iba."
Durant ce court échange, Hisoka, épaulé par Renji venaient d'arriver.
"Qu'est-ce qui se passe encore?" Demanda Renji.
Tsuzuki prit la peine de lui expliquer pendant que Hisoka regardait avaec surprise l'adversaire d'Iba.
"Mais... Parvint-il à articuler. Je l'ai déjà affronter ce type. Quand on est venu te délivrer, avec Tatsumi-san et Watari-san."
Cependant, Iba se battait comme un lion malgré les blessures que Oriya lui infligeait. C'était réellement quelque de très fort. Ikkaku serrait les poings. Il aurait dû y aller.
C'est alors tout semblait perdu, qu'Iba misa tout dans sa dernière attaque. Il était à bout. Il se rendit compte que son niveau était plutôt faible, mais qu'importe. Alors que les hommes se foncèrent dessus, il réussit à parer en partie l'attaque de son ennemi et à le blesser au front.
Iba s'écroula, ivre de fatigue. Il ne savait pas si il avait gagné ou perdu que lorsque son adversaire lui tendit une carte magnétique.
"Ton envie de sauver ton ami a fait que tu as gagné. Tu es très fort."
Iba saisit la carte et l'individu disparut dans un froufrou de soie dans les ténèbres de la nuit.
"Attends!!!" S'écria Iba.
Mais seul le silence lui répondit.
"Merde, pas le temps d'attendre. Bougonna Ikkaku. On y va!"
Le groupe se mit à courir à l'intérieur du bâtiment. Ils longèrent un long couloir avant d'arriver enfin devant une lourde porte de métal, fermé par un dispositif électronique. Renji, pourtant pas très calé en technologie, comprit l'utilisation de la carte et la passa dans la fente du dispositif. Lentement, la porte s'ouvrit.

"Je dois... Je dois faire quelque chose." Pensa Yumichika.
Il avait ressenti le reitsu si familier d'Ikkaku et il se dit qu'il ne pouvait pas se laisser mourir. Qu'il ne serait pas digne de la confiance et du respect que lui témoignait son ami (amant?). Alors que Muraki tapotait sur un clavier d'ordinateur, Yumichika parvient à défaire ses liens. Il saisit un des scalpels présents sur la tablette à côté de la table d'opération. Il s'approcha silencieusement de son bourreau. Presque maladroitement, il lui entaillada le dos. Muraki eut un regard de surprise avant que la haine et la douleur se peignent sur ses traits.
"Enfoiré!"Murmura t-il avec rage.
Il se jeta sur lui pour lui ôter le scalpel et un combat s'engagea entre eux. Malgré que son dos saignait abondamment, Muraki était plutôt fort et Yumichika ne semblait pas pas avantagé. Le traitement ignoble qu'il avait subi l'avait considérablement affaibli. Malgré tout, il se releva et se mit à courir vers son zanpakuto que Muraki avait posé près de la cuve et le saisit rapidement.
"Je n'ai pas le choix, pensa t-il confusément. C'est tout, ou rien."
Il rassembla le peu d'énergie qu'il avait avant de murmurer :
"Bankai!"
Muraki glapit en voyant ce qui se passait : sa victime était entouré de longues plumes chatoyantes qui sortait du manche du sabre avant qu'un immense paon n'apparaisse, dans toute sa splendeur. Muraki sentit une douleur insupportable lui vriller le crâne.
"Qu'est-ce...
-Mon zanpakuto est de type maléfique. Je n'aurai jamais cru l'utiliser mais je n'ai pas le choix. Lorsque je le libère en bankai, il absorbe tout pour le réduire à néant. En contrepartie, je vais..."
Yumichika ne finit pas sa phrase ; le paon se mit à tournoyer dans la salle et ses plumes semblait en effet absorber chaque objet se trouvant sur son passage, désintégrant les murs. Seuls Muraki, la cuve où se trouvait la tête de Saki et Yumichika semblait encore intact. Le reste menaçait de s'effondrer.
"Allons-y, Ruri o Kujaku. Chuchota Yumichika. Autant mourir en beauté."
C'est alors qu'il entendit une voix familère.

Ikkaku et les autres étaient effrayés par la puissance que dégageait le bankai de Yumichika. Ikkaku ignorait que so ami maîtrisait une telle puissance. Mais il vit aussi que le corps de son ami ne résisterait pas très longtemps. Alors qu'il se précipitait pour l'aider, Tsuzuki le retint.
"Mais, pourquoi?
-Vous risquez de mourir. Fit sombrement le shinigami. Ayasegawa-san va littéralement faire exploser le bâtiment.
-Je m'en fiche! Je ne le laisserai pas."
Ikkaku ne se reconnaissait pas. Pourquoi aller sauver son ami? D'habitude, il l'aurait laissé faire. Mais là... Peut être parce que juste à présent, il avait ignoré les tortures qu'avait enduré Yumichika. Et peut être parce qu'il ne voulait pas se retrouver seul.
"Tsuzuki-san. Laissez-moi y aller. Je ne pourrai peut être plus regarder mon Capitaine après ça. Mais... Mais c'est le choix que je fais. Je vais aller le sauver."
Il courut vers Yumichika.
"Yumichika! Mika-chan!!!!!!!!
-Non, Ikkaku. Je ne suis pas digne de revenir à la Soul Society. Je...
-Qu'est-ce que tu racontes encore comme conneries? Tu vas revenir. Tu m'as toujours soutenu. Qund Aizen et les autres ont tenté de tout anéantir, tu étais là, quand j'étais blessé. Alors, je vais pas te lâcher maintenant!"
Ils se regardèrent en silence, le paon de Wisberie continuant de tout anéantir autour d'eux. Péniblement, Yumichika se leva et s'écroula sur son ami.
"J'ai libéré mon bankai. Murmura t-il. Je ne suis pas sûr d'en sortir indemne.
-Si, tu t'en sortiras. Allez, avance!"
Ce fut à temps qu'ils s'extrayèrent de la pièce qui s'écroula dans un bruit assourdissant, un sourire empli de tristesse aux lèvres.

Epilogue

La lune était redevenue d'une blancheur virginale. Yumichika, assis sur la terrasse de la Onzième, la regardait, sans mot dire, les sourcils légèrement froncés. Ikkaku s'approcha de lui. Il savait que même si ses blessures physiques étaient guéris, certaines blessures de son âmes resteraient des plaies béantes qu'il aurait dû mal à soigner. Alors qu'il s'apprêtait à boire un peu de sake, ils virent avec surprise Tsuzuki et Hisoka entrer dans le jardin.
"Bonsoir Ayasegawa-san, Madarame-san. Fit Tsuzuki en leur tendant une boîte de pâtisserie.
-Tsuzuki! Hisoka! Quelle surprise!
-Le boss nous a permis de vous rendre visite. Normalement, on ne peut pas fouler la terre de la Soul Society mais le Comte nous a autorisés à le faire une fois, on en profite un peu.
-D'accord.
-Dites-moi, fit doucement Yumichika, Muraki, il est mort?"
Sans un mot, Hisoka ôta son chemiser et ce fut presque sans suprise que l'idéogramme rouge sang apparut. Ils soupirèrent avant de voir que la lune aussi, s'était teintée de rouge.